De tous les sacrements que notre bon seigneur nous fait la grâce de bénir, le mariage est, sans conteste, le plus sacré. La tradition veut que la mariée se réserve jusqu’au soir de ses noces, offrant à son époux le plus précieux des anneaux, une bague de chair liant sa fraîche promesse par le sang du serment. Las ! Les belles valeurs d’antan n’ont plus court. En témoigne la récente alliance de Soleil avec Delcourt.
Après des années de vie dans le péché et le stupre, le couple a officialisé son union terrestre en 2011, par contrat, devant la loi des hommes. Il faudra attendre septembre 2012 pour que la noce soit donnée et les alliances bénies. La mariée, ce jour-là, ne sera pas vierge ! Mariée ? Mariée ? Oui mais qui, de Delcourt ou Soleil, à défaut d’offrir sa fleur de sang, déposera sa dote et renoncera à cette sottise qu’on nomme liberté ?
Les symboles, toujours, parlent plus qu’ils ne devraient. Regardons attentivement cette affiche de festival convoquant deux personnages rivalisant de bêtise, comme le sont généralement les caricatures : Lanfeust, les couilles toujours bien empaquetées dans un petit sac de peau, l’épée greffée à sa main, même lorsqu’il fait caca, et Nävis, moulée dans une combinaison de cycliste lycra d’un vert pomme douteux, le nez perpétuellement oint d’une fiente. Se tournant le dos, prêt à s’accoupler dans une position déviante, l’arme dressée contre quelque invisible ennemi, le jeune couple n’est pas ce qu’il paraît.
Les esprits à courte vue pourraient penser : ho ! Ce soir, Nävis se fera besogner par Lanfeust ! Mais regardons plus bas. Et que voyons-nous, sous les pieds des époux, formant un cercle funeste de magie noire ? Un triangle pourpre pénétrant une flamboyante rondelle. La jeune épousée de l’affiche n’est pas celle que l’on croit. Le soleil n’est-il pas le signe des adorateurs de Râ ? Le triangle, celui des loges franc-maçonniques usurpant le symbole de notre très Saint Trinité ?
Dans la décadence d’une fête païenne, 70 auteurs maison assisteront au coït des logos, à la partouze des identités graphiques. Et c’est par de macabres danses que la noce sera menée. Un défilé de zombies s’annonce comme le clou des festivités ! Les morts-vivants — sans nul doute des nuées d’auteurs faméliques se nourrissant de leur ego — déambuleront entre les stands, âmes en peine torturées, prisonnières de la damnation planant sur les alliances contraires. En septembre 2013, le couple fêtera ses noces de coton. Aurons-nous droit à un défilé de momies ?
Frère Jacques