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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 09:23

Dans son Petit Livre bleu, Antoine Buéno donnait, en juin dernier, son analyse toute personnelle et fort documentée, à la fois sérieuse « mais ludique » des Schtroumpfs : « un archétype d’utopie totalitaire emprunt de nazisme et de stalinisme ».

 

Image-1-copie-1.pngTout de suite, les grands mots. Tout de suite, les recettes faciles qui font sortir de leur amanite tue mouches tous les amateurs de boudin bleu à bonnet phrygien, tous les partisans du moindre effort sur tablette lumineuse, tous les défenseurs de cette langue si riche en vocabulaire qu’est le Schtroumpf, tous les fans de l’hymne officiel de cette fière nation à côté duquel Rouget de l’Isle fait figure de bouffon décérébré, ce magistral « la la laschtroumpflala la la laschtroumpflala » qu’il faudrait tout de go imposer aux footballeurs en remplacement de l’immonde et sanguinolente pâte à cul qu’est la Marseillaise.

Cette bête façon qu’a Antoine Buéno de faire des parallèles avec des sujets qui ne partagent aucun point d’intersection... Cette mauvaise habitude de faire des rapprochements entre les parties intimes de la petite et de la grande Histoire...

Si Antoine Buéno se trompe, comme semble le penser la masse hurlante, qu’est-ce donc alors que le sens caché de cette ignoble société de petits cadavres exaspérants, ces paupiettes faisandées vêtues et vivant comme les adeptes d’une secte patchouli végétalienne mangeuse d’orties ?

 

Penchons-nous sur celui qui, dans le corps creux d’un champignon hautement toxique, joue au petit alchimiste pendant que d’autres se font joyeusement  — et à longueur de temps —péter des cadeaux au visage comme si, du haut de leurs cent ans d’existence, ils ne tiraient jamais de conclusion de leurs mésaventures.

Donc, le grand Schtroumpf. Ce gourou à grosses fesses boudiné dans un collant ourdit, il y a bien longtemps, un abject projet. Moqué dans son village natal en raison de sa toute petite queue — un Schtroumpf normalement constitué dispose d’un membre d’un tout autre calibre —, il s’enfuit en emportant son balluchon de rancoeurs et d’aigreurs d’estomac.

Il trouva, dans les profondeurs d’une forêt maudite, un lieu assez retiré pour soustraire au reste du monde l’abominable résultat de ses expérimentations. Et il se mit au travail. Durant quatre siècles, ce David Copperfield miniature explora les secrets de la métaphysique et de la transcendance, les arcanes des sciences dures, des sciences molles, des sciences rugueuses et tant d’autres disciplines. Dans un seul but : faire un grand bras d’honneur à la nature en se clonant à l’infini.

 

Image-2-copie-1.pngHélas ! Il ne créa qu’une communauté de photocopies monomaniaques, une confrérie dégénérée de copier-coller ne se démarquant les uns des autres que par l’outrance d’un trait de caractère, un narcisse, un paresseux, un joyeux, un grognon, toute une clique bas du front d’handicapés de la personnalité, entretenue dans sa sottise par les fables — les Schtroumpfs sont déposés par une cigogne ! — d’un apprenti sorcier coincé au milieux de ses brouillons et de ses expériences ratées.

Voilà donc le sens caché de cette série franco-belge visionnaire, qui, depuis 40 ans, nous alerte sur le plus grand danger de notre temps : celui d’être envahi par des répliques abâtardies de crétins congénitaux à la personnalité aussi réduite qu'une excroissance atrophiée de siamois hydrocéphale, enfermées dans des lieux clos et obéissant à d'absurdes consignes, vous l'avez deviné, tous ces clones mono-tâche de la schtroumpf-réalité.

 

Frère des ours

 

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 10:04

Image 1Si le « chef » Alain Passard a su torturer les légumes au point de les rendre mangeables, comme on violente la viande pour l’attendrir comme il est préconisé de le faire pour les épouses récalcitrantes, il est une cucurbitacée qu’il n’a jamais réussi à véritablement accommoder : le Blain.

 

Ce concombre à maturation lente, qui ne pousse qu’au plus fort des rigueurs de l’hiver dans ce département déserté par la culture qu’est la Charente, se mit à croître, par une aberration de la nature, dans la jardinière pleine de ficus masquant l’entrée des cabinets de l’Arpège, le restaurant du susnommé Alain Passard.

 

Pendant deux ans, Blain prit racines dans cette cambuse rutilante d’étoiles, car il lui faut de la lumière naturelle pour pousser correctement. Il demanda à boire — le concombre est composé à 99 % de liquide —, étala ses feuilles, fit de grosses fleurs jaunes : tout cela promettait une belle récolte et en cuisine, on se frottait les mains !

 

L’heure des moissons tardives sonna, le Blain fut prêt à être cueilli à la serpe d’or par les mains expertes du despote en tablier. Désespoir ! Le pied ne produisit qu’un salmigondis obséquieux à la gloire du chef, qu’un consommé de narcisses tournant autour d’une même soupière étoilée, qu’une ratatouille de propos plein de fibres équarris au gros couteau économe, qu’une macédoine maussade pas même rattrapée par un dessin pourtant virevoltant, qu’une compotée de courges nombrilistes qu’il fallut bien vite noyer dans le vinaigre pour masquer cette persistante odeur d’opportunisme qui s’en dégageait.

 

Image-2.pngRésultat : le bocal à cornichons qu’est le dernier ouvrage de Christophe Blain n’est pas sans rappeler ces salades d’endives au suprême de navet servies dans un Dîner presque parfait, ces laborieux gratins de chou-fleur nappés d’une béchamel fadasse post-éjaculatoire signés Cyril Lignac, ces grumeleux gruaux d’épeautre et de rutabaga de chez Masterchef et tant d’autres programmes originaux produits par des chaînes hardies animées par d’audacieux présentateurs et peuplées d’incroyables candidats. 

 

Dans un bel élan de correction fraternelle, Mea Culpa exhorte Christophe Blain à ne point ajouter à ses recettes ce vil ingrédient qu’est l’effet de mode, à ne pas compromettre l’élégance de son trait dans de la publicité déguisée, à cesser de vampiriser l’évanescent prestige de célébrités de niches culinaires ou politiques et à refuser à l’avenir tout projet de collaboration avec les versions trois étoiles de Maïté, Valérie Damidot, Stéphane Plaza ou Mickaël Vendetta. 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 22:57

Le 18 septembre 2011, Michel Serres déclarait à France info : « Astérix est un éloge du fascisme et du nazisme, il est violent, drogué et hostile à la culture ».

2009_01_28_asterix_uderzo_bagarre_inside.jpg

Nous pourrions rajouter : Astérix ? Ce nabot bande mou et sans personnalité, qui ne doit son éternel salut qu’à un deus ex machina contenu dans une bourse de substitution, ce salvateur aphrodisiaque qui tire notre héros de petite taille de tous les mauvais pas, grâce à l’imagination sans bornes de deux dolmens mal dégrossis de l’âge de pierre de la BD franco-belge. Astérix ? Une sorte de tintin gaulois à fausse moustache flanqué d’un cabot sodomite et d’un obèse consanguin à la bête allure de culbuto. Astérix ? Aucune femme normalement constituée ne pourrait envisager la perspective d’un échange de fluides intimes avec ce petit bonhomme obsédé par les mollets enrubannés de la soldatesque romaine, toujours partant pour des aventures jobardes nappées de vinasse et de sangliers engloutis en rotant.

A la rédaction de France info, des auditeurs furibards sont monté au créneau contre l’iconoclaste. Et depuis, de bêtes blogs BD et d'autres médias confits dans le sérieux volent au secours de la malicieuse demi-portion agitant ses petits poings roses contre l'envahisseur. Quoi ? On touche à nos chères gauloiseries ? Notre patrimoine culturel est soudain compromis ? Las. C’est donc cela, la France. Un petit village de beaufs qui le matin se dispute à coup de merlan, de cabillaud et de congre et le soir, vomit son trop-plein de viande sur les tables grossières d’un banquet charcutier.

 

                                     7av2


Notre prudent Michel Serres a revisité son jugement, estimant que les termes « nazis et fascistes ont été trop forts », ils ont « dépassé » sa pensée. Il conclut par une séance de rattrapage : « j’ai fait une seconde faute contre l’humour ». Quel dommage que Michel Serres n'ai pas eu de potion magique. Il aurait pu casser la gueule à pas mal de Gaulois.

 

Frère des ours

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 13:13

 

68247057.jpg

 

 

 

 

«Dans la création, j'aime avant tout me retrouver

dans des territoires inconnus»

 

Marc-Antoine Mathieu

 

 

Tu m'étonnes....

 

 

Marc-Antoine Mathieu, MAM pour les intimes, nous sert dans son nouvel opus conteptuelo intellectuel beaucoup plus qu'il ne le voudrait sans doute lui-même.

Il donne à suivre le trajet, sur trois secondes, d'un photon, particule lumineuse se déplaçant à la vitesse de 299 792 485 m/s, dans une succession de cases qui forment un tunnel sans fin, un zoom indiscontinu, un zoooooooooooom, (d'ailleurs, il est à noter que si la lumière rebondit, l'auteur ici ne rebondit pas avec elle, mais nous embarque dans la pénétration, par grossissements successifs, de reflets imbriqués en enfilade).

 

3_secondes_planche04-1024x1019.jpg                                

 

On crie des HO ! Des HA ! devant l'idée maligne, la «réinvention de la bande dessinée», le coup astucieux, la facture soignée, austère...adulte.

Oui, c'est de cela qu'il s'agit. 3'' est non seulement un livre «adulte», mais «pour adultes».

On ne peut qu'admirer l'acharnement dont fait preuve l'auteur afin de rendre son livre le plus sérieux possible: un sudatoire exercice de style digne d'une colle d' Hypokhâgne, un postulat scientifique aux arguments solides, une intrigue policière menée de main de maitre, le tout servi par un encrage glacial.

L'objet en résumé n'appelle qu'un adjectif: rigoureux.

 

Mais voilà. Voilà.

Le dessin, le découpage, comme tout fidèle ami, sont enclins à la trahison. Ils plantent un couteau dans le dos de leur maitre, qui se croyait lui, à l'abri dans sa grave armure bardée d'importances et faite de pompeuses justifications rationnelles, théoriques et savantes.

Car cette enfilade de cases fuligineuses dans lesquelles irrémédiablement l'on s'enfonce ne laisse, après lecture qu'un sentiment étrange, un haut le coeur suspect....

Celui de nous être fait malgré nous, malgré lui, embarquer dans la dérangeante fascination en forme d'obsession névrotique de son auteur: la vertigineuse pénétration métaphorique d'un insondable et sombre vagin carré (mais peut-être sommes-nous confinés dans les étroitesses obscures d'un infini couloir rectal à angles droits)....

 

 

http://www.editions-delcourt.fr/3s/index.php?page=album

 

http://www.amazon.fr/3-Marc-Antoine-Mathieu/dp/275602595X

 

 

Soeur Sourire    

 

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